PRÉSENTATION

Karolann St-Amand a d'abord fait des études en cinéma et a suivi un cours en photographie argentique au cégep de Granby, pendant lesquels elle s’est découvert une passion pour la lumière et l’image. Elle s'est ensuite dirigée vers la littérature à l'Université de Montréal - elle est actuellement en rédaction de thèse de doctorat -, où elle a fait du théâtre québécois contemporain et de l'intermédialité ses champs d'expertise.

En parallèle de ses études, Karolann développe une pratique en poésie et en photographie. 

Ses démarches poétique et photographique sont très semblables. Les deux cohabitent souvent au sein d’une même œuvre. En photographie, elle travaille principalement avec l’argentique et le polaroid. En poésie, ses textes sont souvent fragmentaires, en prose poétique. Ils sont ancrés dans une poésie du quotidien, autour de la maison, de la nature et des frontières entre les deux.

DÉMARCHE

Karolann aime documenter son environnement, photographier les lieux dans lesquels elle évolue. Comme elle a souvent déménagé (une vingtaine de fois en trente ans), les lieux ont une signification particulière dans sa vie. Elle photographie donc beaucoup de bâtiments ; les lignes, les effets de lumière et les couleurs l'attirent particulièrement. Tous ces éléments rassemblés lui permettent de créer ce qu'elle appelle des paysages urbains. Essentiellement, elle veut montrer son point de vue sur ce qui l’entoure. C’est aussi une façon pour elle de créer des archives sur les différents lieux qui croisent son chemin.

Sa démarche correspond à un découpage photographique des lieux comme des instantanés du quotidien, autant en poésie qu'en photographie. Elle s’inspire de la pratique de la déambulation : elle choisit un lieu, se promène au hasard, prends des notes, photographie son environnement, des ruelles montréalaises aux berges des rivières centricoises. La déambulation permet d’activer la sensibilité, elle ouvre un espace de réflexion ; l’idée est de se laisser inspirer et contaminer par ce qui nous entoure en inscrivant le corps dans le lieu et vice versa.

La pratique de Karolann s'inscrit de plus en plus dans les interstices, elle habite les frontières entre deux espaces. Dernièrement, en photographie, elle travaille des œuvres en surimpression où semblent apparaître deux images, où cohabitent des paysages urbains et de nature, grâce à des reflets au travers de vitrines ou à une double exposition, réalisée à l’intérieur de son appareil argentique. Ces surimpressions sont en quelque sorte une traduction ou une transformation des espaces seconds qui existent en filigrane des dérives et déambulations.